Fiche ressource | Étude de cas

Valorisons localement les matières organiques : cas du composteur de la Centrale Agricole

 
 
 

 Le projet

 

Description du projet

  • Depuis janvier 2022, La Centrale Agricole a mis en place un site de gestion décentralisée des matières organiques (SGDMO) destiné au traitement et à la valorisation des résidus organiques de ses membres. Ainsi, la matière organique des membres de la Centrale Agricole est collectée et valorisée dans un composteur industriel installé sur site.

  • Au delà du compostage, le projet consiste également à créer une valeur ajoutée aux résidus organiques par la transformation alimentaire grâce à la mise en place d’une cuisine collective.

  • Près de 100 m3 de compost seront produits et distribués chaque année à partir de juin 2022.

  • Intrants : résidus végétaux provenant du déclassement, de la transformation, de la vente par le retour des invendus des entreprises agricoles, de transformation agroalimentaire et du marché membres de la Centrale agricole. Résidus de production de drêche de microbrasserie, de substrats de champignonnières et de résidus de fermes d’insectes comestibles (restes de nourriture végétale et d’insectes séchés ou réduits en poudre déclassés ou invendus). Copeaux de bois d’élagage de l’arrondissement comme agent liant au compost.

  • Extrants : compost de qualité agricole conforme aux exigences CAN/BNQ 0413-200. Le compost se destine aux sites de production agricole des membres et partenaires locaux et permet donc de limiter l’utilisation d’intrants provenant de l’extérieur. Un projet de transformation du compost en fertilisant liquide pour fermes hydroponiques est un autre débouché envisagé.

 

Porteur du projet

  • La Centrale Agricole est un regroupement de producteurs agricoles urbains et d’acteurs du secteur agroalimentaire québécois. La mission de la Centrale Agricole est d’offrir des locaux adéquats et abordables à ses membres, d’accompagner les entrepreneurs au sein de parcours d’incubation et d’accélération tout en assurant le transfert des connaissances en matière d’agriculture urbaine. La Centrale Agricole se veut aussi un espace d’innovation et d’expérimentation sur l’économie circulaire, afin que les entreprises agricoles urbaines jouent un rôle dans la transition écologique des villes.

Logo Centrale agricole

100 tonnes de matières organiques collectées annuellement sur site. Les 15 premières tonnes de compost produits ont été distribuées gratuitement aux jardins communautaires
environnants.

Mise en œuvre

 

grandes étapes du projet

  • Analyse et cartographie des rejets de matières résiduelles des membres de La Centrale Agricole 

  • Conception du projet, planification budgétaires et ressources humaines

  • Demande d'évaluation auprès du ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatique et réponse à l'appel à propositions de RecycQuébec en soutient aux projets visant la réduction, la récupération et le recyclage des matières organiques du secteur des ICI

  • Soumissions pour le choix du système de compostage, de la technologie adoptée et du modèle du composteur répondant aux besoins

  • Embauche du conseiller en économie circulaire afin de démarrer les processus et réaliser les maillages internes entre les membres de La Centrale Agricole et le composteur

  • Installation sur site, montage électromécanique, électrique, installation de la ventilation 

  • Formation de l’équipe opérationnelle au composteur industriel

  • Mise en place de la procédure interne de collecte des matières résiduelles

  • Démarrage de la ligne de production et ajustements techniques divers

  • Embauche du Technicien en économie circulaire pour opérer la production à long terme

  • Stockage du compost sur palette 

  • Première distribution aux jardins communautaires de l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville. Voir le communiqué de presse!

 
photo convoyeur et mélangeur du  composteur

Avant d’arriver dans le composteur, les matières organiques sont acheminées au mélangeur grâce à un convoyeur

“L’implantation de site de gestion décentralisée de la matière organique au sein des ICI est une solution gagnante permettant de gérer les déchets sur site tout en produisant un compost de qualité permettant de développer les projets d’agriculture urbaine sur le territoire.”
Jean-Philippe Vermette, président de la Centrale Agricole

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Freins

  • Administratifs

    • Délais et complexité des diverses formalités administratives notamment l’obtention de la dérogation permettant d’implanter un SGDMO en milieu urbain.

    • Négociations complexes auprès du propriétaire du bâtiment pour les travaux locatifs nécessaire à l’installation du composteur (démolition d'un mur, ventilation du sous-sol jusqu'au toit du bâtiment…).

  • Techniques :

    • •Installation d’une machinerie lourde dans un sous-sol industriel a été complexe car le composteur est davantage adapté à des projets agricoles extérieurs ou des espaces plus spacieux.

    • Apprentissage du fonctionnement de l’équipement a nécessité une formation spécialisée ainsi que certains essais-erreur

  • Gestion des intrants :

    • Irrégularité des résidus organiques des membres, saisonnalité de leurs production, surplus de matières, temps d’intégration des procédures, etc. implique un temps de gestion important.

  • Nuisances et cohabitation :

    • Espace partagé impliquant une coordination pour le bon fonctionnement des opérations croisées des différents membres.

    • Espace restreint impliquant la location d’un site extérieur pour le stockage du compost produit.

    • Contrôle des odeurs dans un bâtiment industriel partagé avec des dizaines d'autres organisations.

  • Modèle économique

    • Si le projet bénéficie d’une subvention de RecycQuébec, un modèle économique viable devra être trouvé afin d’assurer sa pérennité. Une autogestion par les membres de la Centrale ainsi qu’un débouché commercial pour le compost est envisagée.

 
 

Leviers

  • Collaboration et flexibilité des membres de la Centrale : partage d’espace, implication dans la démarche (diagnostic des résidus organiques, participation à la collecte).

  • Projet fédérateur et répondant à un besoin réel des membres de la Centrale.

  • Embauche de ressources dédiées au projet permettant d’assurer la rigueur du processus : tri strict à la source, surveillance du procédé de compostage, analyse régulière du compost produit.

  • Production d’un compost de qualité agricole : respect des critères de qualité en vigueur dans les Lignes directrices pour l’encadrement des activités de compostage dans un composteur thermophile fermé de moins de 50 m3 et des exigences du Guide sur le recyclage des matières résiduelles fertilisantes du MELCC. Le compost est testé plusieurs fois par année pour s’assurer de sa qualité.

Photo du composteur semi-industriel au sous sol de la Centrale

Installation du composteur semi-industriel au sous-sol de La Centrale agricole

  • Solution concrète et locale de traitement sur site de la matière organique répondant à l’enjeu majeur de réduire et valoriser cette ressource en ville.

  • De nombreuses visites du composteur sont effectuées dans une démarche de transfert de connaissances servant un objectif de réplicabilité du projet.

  • Partenariats avec le territoire et structures locales. Exemple : arrondissement Ahuntsic-Cartierville et l’organisme Ville en vert pour distribution de compost aux jardins communautaires.

Aides financières :


  • Aide financière de RECYC-QUÉBEC (281 075 $) dans le cadre de l’appel à proposition pour soutenir des projets visant la réduction, la récupération et le recyclage des matières organiques du secteur des ICI

  • Contribution financière du Laboratoire sur l'agriculture urbaine (80 000 $)

 
 

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Et la suite ?

Prochaines étapes

 

L’enjeu majeur à venir est la pérennisation économique du projet (assurer les coûts d’opération du composteur) notamment grâce à l’affinement du modèle d’affaire. L’une des voies envisagées est de trouver un débouché commercial au compost produit. Les membres de La Centrale agricole utilisant le composteur participent financièrement à travers leurs frais coopératifs

Selon Hugo Bonnaudet, responsable du projet, l’objectif est également de multiplier les partenariats avec les acteurs en agriculture urbaine et d’inspirer d’autres porteurs de projet afin de voir se multiplier les sites décentralisées de gestion des matières organiques sur l’île de Montréal!

Dernière mise à jour : juin 2022

 

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ÉTUDE DE CAS

Valorisons localement les matières organiques : cas du composteur de la Centrale Agricole